AÂKADS OU AKADS
Ce sont des petits boutons en fils de soie et d’or tressés, alignés sur le devant et toute la longueur du caftan, servant le fermer ou à créer une fente. Retenus par des œillets, souvent trop serrés, ils sont un véritable cauchemar pour quiconque tente de les ouvrir ou de les refermer, d’où l’aspect difficilement modifiable des caftans. Aujourd’hui, les akads en version maxi sont utilisés comme éléments décoratifs sur les bordures de manches ou sur les longueurs.
AÂMARA
Fils de soie et d’or servant à réaliser les broderies, passementeries et autres finitions appliquées au caftan.
AÂQIQ ET MOUZOUNA
Respectivement perles et petites paillettes, utilisées pour réaliser tout ou une partie d’un motif sur le caftan. Le perlage, fait de strass, cristaux, sequins et parfois même de perles de culture, est un travail minutieux et de longue haleine réalisé à la main par les brodeuses. Lamia Lakhassi en a fait sa marque de fabrique, en concevant des tenues entièrement brodées main, principalement motifs floraux.
AÏN OU AQDA
(Œil et bouton) Rangée de boutons et nom du caftan originaire de la ville de Salé
BADIYA
Tunique pour femme à petites manches. Dans sa version sophistiquée, la badiya est un caftan à part entière, richement travaillé et ceinturé. Plus légère et lus facile à porter, elle connaît un fort succès depuis les 5 dernières années, modernisation du caftan oblige.
BEHJA OU DENYAJAT
Brocart de soie traditionnel originaire de Lyon reprenant un motif floral que se sont approprié les Fassis pour la réalisation des caftans de mariée.
BELGHA
Babouche souple en cuir, également réalisée aujourd’hui dans le tissu coordonné au caftan.
BERCHMANE
Travail de passementerie réalisé la main par deux personnes, L’une tresse les fils tandis que l’autre les fixe, généralement sur les jellabas. Il s’agit d’un travail emprunté au vestiaire masculin traditionnel.
BRENTAK ET MARICHANE
(Qui brille) Dentelle de Calais tissée de fils d’or.
BRID
Broderie en relief venue d’Inde, réalisée au fil de soie et particulièrement en skalli. Rabéa Telghazi Salmeron, originaire de Tanger, réinterprète inlassablement motifs floraux et géométriques en brid.
BRIM OU TERSANE
Technique grâce à laquelle le maâlem, à l’aide d’un petit instrument, quadruple l’épaisseur du fil de soie ou d’or avant qu’il soit rodé ou cousu sur le caftan.
CHEBKA OU CHBIKA
Travail de dentelle à l’aiguille formant un filet que l’on place aux extrémités des vêtements. Il s’agit d’un dérivé du dars, la fine dentelle réalisée en fil de soie sur les kmiss des hommes. La chbika est devenue l’emblème de la grande dame de la Couture marocaine Tamy Tazi. Motifs floraux larges, multicolores et complexes, la chbika de Tamy Tazi est aujourd’hui un must. Extrêmement difficile à réaliser, il faut près de 6 mois de travail aux brodeuses pour confectionner un caftan fini de cette fameuse dentelle en skalli et fil de soie.
CHEDDA
Façon d’orner et de parer la mariée selon les régions du Maroc, dont Fès, Rabat et Tanger pour les plus connues.
CHERBILE
Babouche traditionnelle de Fès réalisée en velours entièrement brodé de fil d’or. Un incontournable du vestiaire féminin traditionnel.

DARS
Dentelle turque travaillée à l’aiguille dont les motifs triangulaires rappellent des dents (darsa) . On la retrouve aux extrémités des vêtements féminins, en particulier sur les kmiss de jellabas.
DEBRANA OU BLIBLA
Motif traditionnel travaillé à l’aiguille formé de cercles superposés évoquant l’aspect d’une mouche (debbana).
DEFRA OU DFIRA
Tresse de passementerie apposée entre deux bandes de meloui.
FEKROUNE (TORTUE), KFAL ET BZIM
Bijoux que l’on accroche sur la mdamma. Il s’agit de différents boucles de ceinture en or ou en argent massif ciselé ornées de pierres précieuses. De nos jours, le fekroune tend malheureusement à disparaître du coffre des modeuses.
FOUKIA
(Que l’on porte dessus) Pièce sans manches que l’on porte par-dessus le caftan et qui reste généralement ouverte. Elle est parfois appelée dfina.
FSSALA
Coupe traditionnelle du caftan en forme de T. Aujourd’hui, le caftan se rapproche du corps et devient de plus en plus féminin.
GANDOURA
Longue et ample tunique faite d’une seule pièce qui faisait initialement partie du vestiaire masculin. Un peu à l’image de la mode hippie, la gandoura connaît un fort succès auprès de la jet-set internationale en quête d’exotisme. Réinterprétée par de grands noms de la mode – Versace, Emilio Pucci, Martin Margiela…-, elle est devenue une pièce très tendance. A l’étranger, elle est communément appelée « kaftan ».
HAÏK
Étoffe de coton blanc servant à draper le corps et la tête des femmes.
HAUTE COUTURE
Label franco-français octroyé par la Fédération française de la couture à un nombre défini de maisons tenus de respecter un cahier des charges strict et contraignant. Le terme est injustement employé par bon nombre de stylistes marocains, parfois à peine diplômés d’écoles et mode locales.
HRIR OU HINDI
Fil de soie naturelle décliné dans de multiples coloris.
HZAM
Large ceinture en tissu, originellement réalisée en brocard de soie, qui s’enroule autour de la taille pour se nouer devant.
JABADOR
Ensemble masculin composé de trois pièces – sarouel, tunique et gilet, généralement confectionné dans des tissages de coton hayati (voile suisse) en mlifa (lainage fin) avec finition maâlem ou fil de soie.
JELLABA
Tunique à capuche descendant traditionnellement à la cheville, incontournable du vestiaire marocain autant féminin que masculin. La jellaba, comme le caftan, est bâtie ‘après une forme en « T ». Remise régulièrement au goût du jour, elle a connu ces dernières années bon nombre de transformations, jusqu’à être dénaturée en mini-robe…
JIAB
Poches latérales et profondes intégrées aux kmiss, sarouel, jellaba et caftan. Dans sa version contemporaine, le caftan revu comporte des poches plus petites à vocation décorative sur sa partie avant. On parle également de mdamma à jiab de Fès quand elle comporte une fermeture à glissière. Rigides et difficilement modifiables, les mdamma à jiab sont généralement réalisées sur mesure pour les clientes.
JIWAD
Bodins brodés de skalli or ou argent appliqués sur la mdamma à jiab.
JOHARA
Tissu en soie originaire de Lyon, travaillé en bandes successives pleines et motifs floraux, utilisé pour les kmiss à porter sous les caftans et finis de dars. Ils sont encore utilisés aujourd’hui pour les kmiss de jellaba et sous la labssa fassia de la mariée.
KARMOUSSA
Akad géant en forme de figue réalisé en fil de soie tressé.
KESSOUA EL KBIRA (OU TRAJE DE BERBERISCA)
Tenue traditionnelle de la mariée juive marocaine. Généralement constituée d’un corselet (khonbaj), d’un plastron (ktef), d’une jupe (zeltil), d’une ceinture (hzam) et d’une couronne (swalef khmar) richement brodés e fils d’or à motifs « tarrz ntaâ ». La « kessoua el kbira » a inspiré de nombreux créateurs marocains. Elle fait partie des modèles de caftans référents dans la culture vestimentaire marocaine.
KHANJAR
Motif de broderie d’influence turque en forme de poignard (khanjar ou kandjar) historiquement appliqué sur les caftans masculins. Il est traditionnellement réalisé en fils de skalli or ou argent sur des brocards et broché de soie par les maâlems pour orner les poches du caftan. Très apprécié, lekhanjar fait partie des motifs récurrents et indémodables de la culture vestimentaire marocaine.
KHATEM SLIMANIYA
(Étoile à huit branches) Porte-bonheur en or ou argent, traditionnellement placé sur les ceintures des jeunes mariées.
KHMISSA
(Main de Fatma) Porte-bonheur et protection contre le mauvais œil, en or ou en argent, traditionnellement placé sur les ceintures des jeunes mariées.
KITANE
Passementerie en fils de soie ou de skalli enroulés, utilisée par les maâlems pour orner ou finir les caftans.
LMISS
Tunique des vestiaires féminins et masculins, à manches longues, généralement réalisée en voile de coton ou en soie, à col montant (raggabiya), sans akads et finement ornée sur les extrémités visibles de kitane, de dars ou encore de mtakkab Le kmiss se porte traditionnellement sous les jellabas. Aujourd’hui, on les remet au goût du jour en les intégrant sous le caftan d’apparat.
LABSSA
Tenue de la mariée (labssa lkbira) mais aussi nom donné au caftan lorsque celui est constitué de plusieurs pièces. Généralement, la labsa est faite d’une mansouriya porté sur un caftan coordonné moins travaillé, et tous deux ceinturés.
M’RAMMA
Métier à tisser la soie.
MAÂLEMS
Maîtres artisans brodeurs, tailleurs, mais aussi spécialisés dans la réalisation des mdammates et des chrabel. Le travail des maâlmias ainsi que celui des brodeuses représente l’héritage culturel du Maroc. La préservation de ces métiers d’art est essentielle pour la pérennisation du savoir-faire de la couture traditionnelle marocaine. Zhor Raïs, via son association « De Fil en Aiguille », tente de valoriser le travail de ces hommes et femmes de l’ombre.
MAJDOULE
Fin et long ordon en fils de soie ou d’or tressés que l’on enroule à plusieurs reprises autour de la taille. Pratique et léger, le majdoule se porte plus ou moins haut, parfois même en takhmal comme accessoire de mode.
MANSOURIYA OU DFINA
Partie supérieure du caftan lorsque celui-ci se compose de deux pièces. Confectionnée dans un tissu léger, la mansouriya ou dfina est généralement plus richement ornée que le reste de la tenue, et comporte des fentes latérales et frontales plus importantes afin de montrer une partie du caftan porté dessous.
MDAMMA
Au départ simple accessoire, la mdamma (ceinture) est devenu par la suite un élément identitaire permettant d’afficher sa classe sociale, sa richesse et ses origines. La mdamma traditionnelle est une ceinture rigide réalisée à partir d’un tissu brodé à la main fixé sur une armature en carton ou en toile. Les mdamma en tissu sont coordonnées au caftan, mais il en existe de tailles et de styles différents. Parmi les plus traditionnelles, la mdamma en skalli samm (or ou argent) de Fès est un must du vestiaire féminin pouvant s’accorder à n’importe quel type de caftan. La mdamma b-dhab ou b-nakra (en or ou en argent massif) faisait traditionnellement partie, principalement chez les familles de notables, de la dot de la mariée. La mdamma, tout comme le caftan, suit les tendances, qu’il s’agisse de sa forme ou de sa largeur. Originellement large de 7 à 8 cm et entièrement brodée de skalli, la mdamma a évolué, dans les années 80, jusqu’à se transformer en ceinture-corset spectaculaires au début des années 2000. Après avoir été allègrement dénaturée et rendue importable (sa largeur pouvant aller jusqu’à 15cm), la ceinture marocaine revient à des proportions plus humaines et plus esthétiques, avec des largeurs inférieurs à 13 cm, et gagne aussi en souplesse.
MELOUI
Bande de passementerie enroulée en fil de soie ou d’or que le maâlem appose avec la dfira.
MOUKH OU MSSEWESSE
Motif de broderie en fil de skalli en forme de cervelle réalisé par le maâlem avec le tersane.
MTAKKAB
Travail de dentelle ajourée réalisée à l’aiguille au fil de soie. Il s’agit d’une technique très proche du travail de chbika avec des motifs s’apparentant aux broderies anglaises.
NTAÂ
Broderie (tarz) au fil d’or originaire de Fès Très lourde et chargée, elle est par conséquent souvent travaillée sur du velours par les maâlems. Le tarz ntaâ reprend souvent le dessin du paon, qui serait hérité des échanges commerciaux anciens entre la Chine et le Maroc.
OKKAZ
Diadème en or serti de pierres précieuses originaires de Fès porté par les mariées pendant la traditionnelle doura.
RANDA
Travail de dentelle fine à l’aiguille. A l’origine, la randa était appliquée sur les cols et manches des kmiss pour hommes.
SADRIYA
(Gilet) Vêtement masculin d’origines turque et andalouse repris par les femmes comme accessoire ornemental du caftan. L’univers du gilet comporte de multiples variantes : extra-court, sans manches, à petites manches épaulettes (également appelées oudinates), etc. Les années 2000 ont remis le gilet sur le devant de la scène, d’abord long et ceinturé puis aujourd’hui très court, comme un boléro..
SEBNIA
(fechtul pour la kessou el kbira juive) Foulard richement brodé ou réalisé dans un tissage très coloré que les femmes portaient sur la tête, en particulier dans le nord du Maroc.
SELHAM
Cape marocaine dotée d’une capuche faisant originellement partie du vestiaire masculin. Elle est traditionnellement réalisée en lainages habba de Ouazzane, Sousdi et Mlifa pour hommes et en lainages plus fins pour les femmes.
SAROUEL KANDRISSA
Pantalon ample et bouffant resserré aux chevilles, généralement porté sous le caftan.
SFIFA
Passementerie en fil de soie ou en skalli tressée par les maâlems sur la mramma ou réalisée en machine. La sfifa, extralarge est traditionnellement emblématique de Labssa Lakhzaniya (Cour royale)
SKALLI SAMM
Fil d’or ou d’argent utilisé pour broder les caftans.
TABTINE
Doublure de caftan, généralement en soie. Attention aux doublures, elles peuvent dissimuler des vices de fabrication et réserver parfois de mauvaises surprises : un travail machine vendu pour du fait main ou des finitions approximatives.
TAKRIR
Motif de crocheté en fil de soie avec pompons, initialement réalisé pour les salons marocains traditionnels et rarement repris par les couturiers.

TEKHMAL
Cordon en fil de soie à l’aide servant à retrousser les manches du caftan. Le tekhmal dans sa version sophistiquée est en or orné de pierres précieuses (généralement d’émeraudes et de rubis taillés bruts que l’on retrouve dans les bijoux marocains anciens). Les deux dernières décennies ont vu l’apparition de tekhmal faits d’élastique, ornés des chutes de tissus de caftan ainsi que de mini-tekhmal plus communément appelés « chouchous » à placer directement sur les manches. Des accessoires plus pratiques mais peu esthétiques jusqu’à ce que Leïla Benmilh (Shérazade Couture) conçoive, en 2007, une gamme de chouchous sophistiqués, accessoires à part entière, également portables sur des chemisiers occidentaux.
TARZ
Broderie dans son sens le plus global. Il existe plusieurs types de broderies issues des différentes régions du Maroc. Par exemple, le tarz lhsab également appelé tarz al gharza, originaire de Fès, est réalisé à l’aide d’un canevas sur lequel les brodeuses comptent les trous. Il est identifiable par ses motifs géométriques en fil de soie monochrome. Le tarz ntaâ est connu pour sa monochromie. Il est réalisé au fil d’or sur du velours de soie. Le tarz tetouani, reconnaissable à ses motifs floraux multicolores, est travaillé en volume. Il existe aussi, entre autres, le tarz el meknassi, caractérisé par son point quadrillé ou en diagonale, et le tarz rbati à motifs floraux multicolores. La liste est encore longue !
ZWAK
Appellation générique des techniques et motifs anciens de broderie réalisés aux fils d’or et de soie.